Avent 2019 – #20 Les Enfants Terribles

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Ouverture du Calendrier ! Trophée(s) Le Fix quotidien Crépuscule meurtrier Coups d'un soir Soyez maudits ! Jamming Indécent Dans l'espace ... Un donjon sur le pouce Let's dance Des codices à n'en plus finir ! C'est pas du JDR ! La rencontre de deux mondes La rencontre de deux mondes Des voix dans le lointain La petite souris va passer Les enfants terribles Et si je devais en garder 10 Au bout du chemin What's in my brain ? What's in their brains ?

Il y a plusieurs mois (voire années) déjà, j’avais eu sous mon radar un jeu de rôle PBTA français, qui à l’époque ne m’avait pas du tout attiré. Son sujet ne m’attirait pas. Sa présentation ne m’attirait pas. J’ai laissé filer.

Et puis, j’en entendais souvent parler. Notamment dans les listes des jeux PBTA très intéressants mécaniquement. Et ce jeu est revenu sur le devant de la scène grâce au foulancement d’une extension.

Et là, des mécas avec du PBTA, j’ai craqué.

Donc, j’ai reçu il y a peu l’ensemble de Libreté. Des livres simples, mis en page sobrement mais très efficacement. Le texte est clair et concis, et c’est quelque chose que je vais garder de côté, en tête, pour mes futurs projets. Parfois, je m’égare un peu dans mes textes.

Donc, Libreté. Un étrange nom. Mais ce n’est pas le seul dans ce jeu où le meneur est nommé Aversaire. Où les manœuvres deviennent des Enfantillages. C’est quelque chose que j’apprécie quand c’est réalisé en emphase avec l’univers. Et c’est le cas ici.

Dans Libreté, on joue des enfants perdus. Venus de notre univers (ou pas ?), ils se sont retrouvés coupés de tout, pour une raison que l’on ignore. Arrivés dans la dimension du jeu, ils découvrent un terrain abandonné, post-apocalyptique, sous une pluie permanente. Et des créatures dangereuses et cauchemardesques les pourchassent. Mais certains enfants ont su se regrouper dans Libreté, citadelle-forteresse à l’abri de la pluie, où une nouvelle société calquée sur l’ancienne se recrée.

L’univers est décrit à travers les règles, à travers le témoignage de celui qui nous conte son histoire. C’est un univers à créer autour de la table, avec quelques secrets, mais là n’est pas le cœur du jeu. D’ailleurs, j’aime beaucoup la proposition claire du jeu sur la fin : Libreté tombera sous l’assaut des Sirènes. Et jouer en connaissant cet événement à venir doit être fort.

Des éléments forts de ce style, il en existe d’autres dans Libreté, dont un qui m’a marqué dans le livret de découverte, La Forteresse des Nuées, qui est disponible gratuitement. Mais je ne vais pas le divulguer pour garder intact ce finish vraiment fort.

Et donc, ce jeu ? C’est un PBTA sans caractéristique. 2d6+? donc. Et c’est là que se situe, à mon goût, l’éclair de génie du jeu.

Dans Libreté, on va jouer des enfants livrés à eux-mêmes, dont les émotions sont exacerbées. Et la pluie qui tombe sans discontinuer apporte une substance étrange, la Bile Noire, qui attise ces émotions. Notamment les plus vives.

Quand on réalise un Enfantillage, on mise un certain nombre de jetons de Bile Noire. De 0 à 3 généralement. Plus la mise est forte, et plus le personnage se laisse aller à la rage, à la colère. Il a ainsi plus de chances de réussir ce qu’il entreprend, car un résultat de 8+ sur les dés, auxquels on additionne les jetons (2d6+Jetons, donc) amène une réussite.

Ces jetons, on les acquiert quand on veut. Oui. Cette gestion est laissée à la charge du joueur. Quand son personnage contient sa rage, vit un événement difficile, est humilié … le joueur peut prendre des jetons. Libre à lui d’expliquer la raison. Libre à lui de ne pas en prendre. Mais cette économie de jetons est centrale. Hé, si on réussit sur 8+, pourquoi pas faire le plein tout le temps ?

Et bien, parce que lorsqu’on a 5 jetons en réserve, à tout moment, le MJ peut nous faire craquer. Et nous faire perdre nos moyens. Violemment ! Malin comme mécanisme de gestion d’une sorte de folie ! Et ça s’insère à merveille dans la mécanique !

Mais pourquoi, dans ce cas, ne pas miser à chaque fois 3 jetons, pour être sûr de réussir et éviter de s’approcher des 5 jetons ? Et bien, il y a un autre mécanisme de contrôle. Quand on fait 11 ou plus, on va trop loin. On mise des jetons pour symboliser la colère qui nous permet d’avancer, et parfois nous fait perdre le contrôle.

Voilà, après avoir découvert ce mécanisme, je suis scié. C’est brillant. Tout se goupille parfaitement ensemble avec un mécanisme fort, intégré à l’univers narré. Le reste est à l’avenant, et les amateurs de drame seront servis.

En bref, Libreté, c’est excellent. À lire parce que c’est original. Parce que le système dépotte et propose un nouveau regard sur le PBTA. Parce que la proposition intègre magnifiquement le système avec l’univers.

Je regrette presque de pas l’avoir découvert plus tôt. Les Orphelins du RadX auraient sans doute eu un autre visage.

En plus, Libreté et tous ses suppléments ont le bon goût d’être facilement disponibles en PDF via DriveThruRPG. Et dans quelques jours, je devrais faire un mot sur De Bile et d’Acier.

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