J’ai lu, j’ai vu, j’ai entendu, j’ai joué #12

Voici ma revue de lecture/visionnage/écoute/jeu des quinze derniers jours. On garde le format habituel, avec le coup de cœur en tête de liste.

N’hésitez pas à commenter mes retours, à me proposer des choses proches ou qui pourraient m’intéresser dans les commentaires !

♥ The Alt-Right in Tabletop Games, par John Battle ♥

J’ai découvert cette vidéo le weekend dernier, sur Twitter, où beaucoup de gens en ont parlé. Cela m’a intrigué, j’ai décidé de me lancer. Cette vidéo est en anglais, dure une heure et aborde des sujets complexes en proposant plein de lecture annexe (toujours en anglais).

Elle aborde la question de la présence de l’alt-right dans certains cercles du JDR, principalement dans les cercles anglophones. Qui sont ces acteurs, comment s’y prennent-ils, quelles sont leurs connexions, leurs chevaux de bataille, comment les repérer ?

Pour qui s’intéressent à la fois au JDR et à la politique, principalement américaine mais pas que, cette vidéo est vraiment instructive. Elle donne les clés pour comprendre, avec de nombreux liens vers d’autres vidéos ou articles décrivant ces phénomènes, ces playbooks qui ne sont pas ceux que je veux voir dans le JDR.

J’apprécierai beaucoup de voir et partager une vidéo en français sur le sujet, sur l’infiltration de ces idées nauséabondes dans les milieux ludiques francophones. J’en vois dans le JDR (y a qu’à voir les réactions autour d’un simple « Livre de la meneuse » et suivre les fils). J’imagine que le jeu vidéo doit lui aussi être soumis à ça.

Au vu des échéances à venir en France, et aux changements que l’on constate partout dans le monde, ce genre de vidéos est malheureusement nécessaire.

Middlewest Tome 1, de Skottie Young et Jorge Corona

Un jeune garçon maltraité par son père l’énerve tellement que ce dernier se transforme en tornade. Le garçon s’enfuit à travers le Middlewest accompagné d’un renard qui parle, et va essayer de trouver de l’aide pour soigner une blessure magique.

Voilà le pitch de ce comic book. Un univers particulier, avec de magnifiques planches et des idées un peu folles dans le design, sans que l’univers ne soit explicitement décrit. Ce qui est agréable. Car c’est l’histoire de nos protagonistes qui va importer. C’est une histoire dure. De maltraitance. Mais aussi un voyage vers la création d’une nouvelle famille.

C’est aussi une histoire sur la colère, titre d’ailleurs de ce premier numéro. Sur comment la contenir, la maîtriser. C’est un voyage avec des personnages hauts en couleur, des émotions fortes pour les personnages et le lecteur. Le tout sur un rythme maîtrisé, qui sait nous ramener en arrière quand il le faut. Et un univers qui donne envie de s’immerger avec son ambiance et ses mystères.

Une série à suivre !

Once & Future tome 2, par Kieron Gillen et Dan Mora

J’avais déjà parlé il y a quelques semaines du premier volume de cette série. J’ai pu mettre la main sur le second, que j’ai dévoré comme le premier.

On s’attaque, dans ce second volume (sur trois) à une nouvelle figure légendaire des îles anglo-saxonnes : Beowulf. Et son comparse Grendel. Cela donne une unité à ce volume, qui met légèrement en retrait Arthur. Le livre fait la part-belle aux références, à des pans moins connus de ces légendes. Et réussit encore un mix réussi entre mystères, horreur, action et humour. Toute la partie dans la maison de retraite est d’ailleurs vraiment réussie.

Reste un dernier tome pour conclure cette histoire, que je vais réserver de ce pas.

Une superbe inspiration pour de l’occulte contemporain bourré d’action.

Les miracles du bazar Namiya, de Keigo Higashino

Chouette découverte que ce bazar Namiya, déniché sur les étals des Utopiales un peu par hasard. Déjà, c’est un roman japonais. Ce doit être une première pour moi. Ensuite, c’est un style étrange. Fait de tranches de vie, d’une touche de fantastique et de beaucoup de bienveillance. Un roman atypique dans ma consommation habituelle.

Dans ce roman, on va donc suivre des gens qui vont utiliser une boîte à questions d’un vieux bazar. Le gérant du magasin répond honnêtement à ces questions, parfois très intimes. Et toujours de manière anonyme. Et puis, un groupe de jeunes garçons vont tomber sur ces lettres. Y répondre. Alors que ça ne vient pas de leur époque.

Ne cherchez pas ici un roman sur le voyage dans le temps. Ce n’est pas le propos. On est plus dans un roman sur la magie, sur l’écoute, sur la bienveillance. Et sur une toile qui va commencer à mêler ses fils et à lier des destins entre eux. C’est une lecture exotique pour moi. Est-ce que le ton du roman vient du fait qu’il soit écrit par un japonais ? Je n’en sais rien. Mais si vous voulez découvrir des tranches de vie qui se mêlent, c’est une belle histoire à lire.

Why Women Kill, saison 2

J’ai dégusté cette série en couple, parce que le thème et l’ambiance font partie des marottes de mon épouse. Et cela a été quelques soirées vraiment agréables.

Derrière cette série, on trouve Marc Cherry, le créateur de Desparate Housewives. Il y a ici aussi ce côté « tout est beau et parfait » en façade, mais tout le monde cache un secret. Gros avantage de Why Women Kill : c’est une anthologie où chaque saison est indépendante. Ici, donc, les années 50 et la quête d’Alma pour intégrer le club des jardins. Et donc, des morts, des secrets, des mystères et un gros emballement.

Rires et surprises sont au programme. Les personnages sont tous succulents, et on les voit s’enfoncer petit à petit. Certains que l’on appréciait vont devenir insupportables. D’autres vont se révéler de plus en plus attachants. Et certains nous feront craindre pour leur sécurité. Les cliffhangers sont maîtrisés à la perfection, et c’est un jeu que d’imaginer les rebondissements multiples. Cela faisait longtemps que je n’avais pas autant réagi au visionnage d’une série.

Vous appréciez Fiasco ? Cette série est faite pour vous !

Gremlins 2

Allez, on ressort un classique qui a bercé mon enfance pour le faire découvrir aux enfants, et plus particulièrement à Alicia, 7 ans. Gremlins 2, c’est une comédie d’horreur. C’est trash, c’est rigolo, c’est mignon, c’est bête.

Et ça marche encore. Certes, certains effets spéciaux font datés (le Gremlins volant, en fait). Mais l’usage des marionnettes et des maquettes fonctionnent super. Les références, le passage du 4e mur, l’humour bête et méchant, c’est un succès. J’ai toujours aimé ce film. Cela faisait des années que je ne l’avais pas vu.

Je suis super content de l’avoir redécouvert. Alicia aussi (deux visionnages dans le weekend).

Cartographers

Cela fait quelques mois déjà que j’entends parler de Cartographers. Je l’ai récemment acquis. Il s’agit d’un jeu de Flip & Write. Chaque joueur possède une carte vierge d’une région. On tire une carte qui nous indique un type de terrain (forêt, ferme, rivière, village) et une forme (à la Tétris). On la dessine. Des objectifs associés aux saisons, qu’on va parcourir, vont nous permettre de scorer au fur et à mesure de la partie.

J’ai beaucoup apprécié mes parties de Cartographers pour l’instant. Les objectifs qui évoluent avec la saison, qu’on peut anticiper, permettent de donner un côté tactique agréable au jeu. Les attaques de monstre, pendant lesquelles on peut aller bloquer des cases sur les feuilles des autres joueurs, permet de faire sortir chacun de sa feuille. Et puis, la base du système est très simple et permettra d’en tester plus (d’autres feuilles de départ existent). Une belle découverte, que je peux sortir avec des joueurs et en famille. Pour des ambiances différentes.

Le Roi est Mort

Non, je ne parle pas du jeu traduit par Khelren (mais que je dois relire et chroniquer). Je parle ici d’un jeu de plateau édité par Osprey Games et disponible en français. On est face à un jeu de stratégie avec un système très simple, mais qui recèle une sacrée profondeur. Le pitch, c’est la mort du roi d’Angleterre. Les anglais, les gallois et les écossais vont donc essayer de faire monter leur roi sur le trône. Et aucun joueur ne va incarner ces factions.

Non, à la place, on va essayer de faire basculer des provinces vers un camp ou l’autre, tout en récoltant des partisans des différents camps. Si on est le majoritaire dans le camp qui l’emporte, on gagne. Il faut donc viser juste, trouver le bon camp à soutenir. Le tout avec un système symétrique où l’on dispose tous de la même réserve d’actions.

Je n’ai fait qu’une partie (avec du matos custom et des pions très agréables pour remplacer les cubes en bois, merci Marc !) et c’est un vrai coup de cœur. On ne sait pas trop quoi faire en début de partie, puis ça commence à s’emballer. On pèse ses choix, on essaie de se rappeler des actions des autres joueurs, on calcule nos chances de faire basculer un camp ou l’autre. Qui plus est, le matériel est beau, la partie rapide. Un must !

Cartagho (Tomes 1-3)

Je ne suis pas un grand lecteur de BD franco-belge. Il m’arrive cependant parfois d’en emprunter à la médiathèque et de tester des cycles. C’est comme ça que j’ai jeté mon dévolu sur Carthago et ses grosses créatures sous-marines.

Bon, 3 tomes suffiront à ma peine. Je n’accroche pas du tout au rythme. Certaines intrigues secondaires me semblent sorties de nulle part, et certains thèmes (le surhomme aquatique chelou) me sort complètement de l’histoire. Le dessin va du cool (les créatures) au bof (les personnages).

Hedge Fund (tomes 1 à 3)

Voir mon retour sur Carthago…

Emprunté à la bibliothèque, le premier tome de cette série commençait plutôt bien, avec un petit côté didactique pas désagréable sur certaines manipulations boursières. Et puis arrive ce grand méchant financier, cette histoire de rédemption et de parternité (alors que le personnage est un peu un salaud d’origine). Et un tome trois bien trop beau dans son déroulement pour être vrai.

Certes, tout ça s’intègre dans notre vraie histoire, avec de vrais événements. Mais au final, non, je n’ai pas besoin de cette histoire.

2 thoughts on “J’ai lu, j’ai vu, j’ai entendu, j’ai joué #12

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