Lectures de Rôle #42

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R’lyehwatch, de Hedgemaze Press

Alerte à Malibu (Baywatch) rencontre Cthulhu. Voilà une rencontre improbable, déjantée, qui donne ce jeu de rôle loin d’être bête.

Un système de jeu simple à base d’un pool de dé à construire, de traits ouverts. Une mise en page très moderne, qui facilite la lecture et la compréhension.

Et puis du contenu, avec des tables aléatoires nombreuses, variées et inspirées. Que ce soit pour créer son sauveteur, pour peupler la plage ou les environs, ou pour créer les créatures qui menacent les environs.

Une carte de la zone est fournie, et bien remplie en lieux à visiter. Les classiques des fictions « plagières » sont là, et c’est un plaisir d’y naviguer.

En plus, le jeu propose un générateur d’aventures et deux aventures détaillées. Parfait pour se lancer rapidement. Ou au ralenti. C’est la petite cerise sur le gâteau, qui montre que les concepteurs ont bien cerné les tropes du genre : les joueurs peuvent parfois activer un ralenti, qui leur donne un bonus pour une scène sous condition de raconter ce ralenti, comme au bon vieux temps du samedi après-midi sur TF1.

Du jeu classique, avec meneur de jeu, pour des one-shots courts ou des mini-campagnes. La mission de R’lyehwatch est remplie avec brio.

R’lyehwatch est disponible sur itch.io

Ronin, de Thiago Junges

Découverte récente dans les sorties de JDR en français, ce Ronin est une traduction d’un jeu de rôle en solo, brésilien (et pour en savoir plus sur sa sortie en français, y a un article du Fix).

Dans Ronin, on va jouer un Ronin. Ouah ! Un combattant solitaire, poussé à l’errance, qui va arpenter les routes d’un Japon féodal fictif, à la recherche de vengeance, de rédemption. Le jeu s’inspire de mangas très connus, et n’hésite pas à embrasser ces tropes : l’allié qui devient ennemi, le grand méchant surgi de notre passé…

Au niveau du système, on va alterner phase de voyage et phases de ville. On y fera des rencontres (36 événements possibles pour les voyages), et on rencontrera des « sous-boss » à intervalles réguliers, avant le big boss final.

Au niveau du système, c’est simplifié et élégant. On lance deux dés, l’un pour l’adversité (noir), l’autre pour nous (blanc). Selon nos caractéristiques et notre style de combat, des malus/bonus s’appliquent. On doit épuiser nos adversaires et on peut toujours choisir de le tuer ou de lui laisser la vie, ce qui fait évoluer différemment certaines jauges.

Ce jeu solo est simple à appréhender, et propose des tables en nombre et qualité suffisante pour se lancer sans efforts dans cet univers. Sa proposition file droit au but en reprenant les clichés de ce genre d’histoires, ce qui est parfait pour des sessions courtes et punchy. C’est une très belle découverte, dont je publierai très bientôt un retour de jeu.

Ronin est disponible en anglais sur itch.io, et dans toutes vos boutiques de jeu en français !

Midnight Melodies, par Cezar Capacle

Voici le dernier-né de Cezar Capacle, que vous avez déjà pu découvrir dans ces lieux via notamment le système Push. Ici, on est dans du JDR solo, avec une proposition d’histoire très intéressante.

Vous êtes un joueur de jazz, et vous avez rencontré la Grande Faucheuse. Mais celle-ci ne devait pas vous embarquer. C’était une erreur. Alors elle vous a engagé. Votre job ? Enquêter et identifier la source de morts étranges, qui n’étaient pas prévues sur son planning. Et qui sont le fait d’entités surnaturelles. Le tout dans une ambiance Jazz/Noir.

Le jeu emprunte à la musique. On cherche des notes, afin de construire des accords qui nous permettront d’envoyer nos conclusions à la Grande Faucheuse.

Au niveau du moteur, du très simple. Pour résoudre une action, on lance un dé. Non/Oui et Mais/Et en combinatoire. Un bonus de +1/-1 sur ce jet, et c’est tout. On dispose d’une série d’actions possibles, qui couvrent la majeure partie des cas, et la possibilité d’explorer des pouvoirs étranges en puisant dans un pool de points : les Notes Bleues. Qu’on régénèrera en revenant à notre humanité.

De nombreuses tables aléatoires permettent de construire l’histoire : personnages sur lesquels enquêter, mots-clés d’ambiance, entités, résultats d’action… De quoi faire quelques nuits d’errances et de recherche. Une nuit qui reste très freeform. Trop à mon goût. J’aurai aimé un peu plus de cadre, un peu plus de contrainte dans ce que l’on joue, dans la structure du jeu. Mais des pistes sont proposées pour construire une nuit. Le jeu ne propose pas d’autres options que le solo, mais il pourrait clairement se jouer en duo avec une sorte de maître de jeu pour diriger les péripéties.

Si l’ambiance vous parle, que vous appréciez les jeux solos avec de l’exploration libre, et que les jeux bien finis (c’est toujours vraiment beau, les jeux de Cezar Capacle), je vous invite à entrer dans le club de jazz et à jouer avec la Grande Faucheuse.

Midnight Melodies est disponible sur itch.io

2 thoughts on “Lectures de Rôle #42

  1. L'antre de Cthulhu

    Le crossover entre Cthulhu et Alerte à Malibu nous rappelle que quand on pense avoir tout vu, on a gratté que la surface 😀
    Merci pour cette news qui met du baume au cœur, je vais aller regarder ça de ce pas.

    Reply
  2. Pingback: Lectures de Rôle #44 – Le Repaire de Gulix

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