C’est en forgeant…

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Il y a quelques années déjà, j’avais participé à la deuxième édition du défi Trois Fois Forgé. Avec le jeu Une Heure pour Sauver la Planète, j’avais fini finaliste. Mais surtout, j’avais terminé d’écrire une première version d’un jeu en 15 jours, sur des idées d’autres personnes.

C’est le concept-même du Trois Fois Forgé. On commence par écrire un jeu d’environ 6.000 signes. La première forge.

Cette forge est transmise à quelqu’un d’autre, pendant que nous-même recevons une forge écrite par un autre participant. Le but ? Proposer une forge de deuxième niveau d’environ 13.000 signes, en se basant sur ce qu’on a reçu.

Et rebelote une dernière fois avec la réception d’une forge de deuxième niveau, qu’il faudra augmenter pour en faire un jeu fini, mis en page, d’environ 25.000 signes.

Et donc, cette année, un peu entraîné par la motivation de Tolkraft, je me suis laissé emporter et je me suis inscrit au défi.

En première forge, j’ai décidé de finaliser un brouillon qui traînait depuis trop longtemps : Chiens Détectives de Détectives. Un Carved from Brindlewood très léger, où l’on va incarner des chiens dont les maîtres sont des détectives, et qui sont eux-mêmes détectives. Un exercice périlleux parce que j’ai fait en sorte que le jeu ne nécessite pas de connaître le modèle Brindlewood Bay et propose une mécanique « complète ». Le tout dans un signage très restreint. Un exercice difficile, mais qui permet de lancer le défi.

En deuxième forge, j’hérite d’une proposition étrange. Le thème me plaît : on joue à l’époque de Louis XIV, dans sa cour, et on se retrouve à devoir le protéger de sorciers (des vrais, des méchants) alors que nous même sommes des pratiquants de magie (la fausse, celle des prestidigitateurs, des saltimbanques). Le système, basé sur une grosse liste de compétences liées à des attributs, et surtout à une résolution « comme on veut » (fléchettes, cartes, dés…), me passe un peu au-dessus. Je décide de m’en séparer, et de réfléchir à autre chose. Après un premier brouillon basé sur du PUSH, je bascule finalement sur quelque chose proche de Trophy. Et j’en profite pour revoir la proposition de jeu. Exit les Saltimbanques, on joue des fées exilées, incarnées dans des fables de La Fontaine, qui ont pour mission de protéger le royaume de France.

Au final, mes apports sur la forge I ne seront pas conservés sur la forge III issue de cette branche, à l’exception de quelques bribes. C’est dommage, mais vu ce que j’ai moi-même fait des forges que j’ai reçues, cela fait partie du jeu.

Les Exilés de Pso

La troisième et dernière forge est la plus difficile. On a 15 jours pour produire un jeu d’environ 25.000 signes. Si possible mis en page. Avec si possible du matériel (feuille de personnage, par exemple). Alors, on peut se baser sur les forges précédentes, se reposer dessus pour les enrichir. Mais cela demande quand même pas mal d’énergie.

J’ai décidé de ne me baser que sur la forge II que j’avais reçu. De ne prendre connaissance de la forge I qu’après (j’y reviendrai). Celle-ci proposait un jeu de SF, où l’on joue des voyageurs en exil, leur planète détruite par une force ennemie, qui les traque dans la galaxie. Une galaxie dans laquelle on va voyager. On devra gérer des ressources, choisir les bons chemins, et espérer arriver à bon port.

J’ai gardé l’idée générale, le thème global et cette idée de voyage et de ressources qui s’amenuisent, de vaisseau qui devient de plus en plus abimé.

Et puis j’ai à nouveau écrit un jeu de rôle sans meneur, avec des cartes comme mécanique principale. L’idée étant de jouer une famille qui essaie de rejoindre un lieu lointain, en sécurité. Malheureusement, elle est pourchassée, et son vaisseau tombe en miettes. A chaque étape, les personnages pourront essayer de temporiser des horloges qui représentent ces deux menaces, ou essayer de trouver leur destination dans une pyramide de cartes.

Et puis, il y a les ressources. Ici, des souvenirs. Chaque saut interstellaire fera perdre un souvenir à un personnage. Personnage qui restera seul, à récupérer, dans l’étape suivante. Pendant que les deux autres explorent et essaient de réparer le vaisseau, d’obtenir des renseignements, de leurrer leurs poursuivants. Un jeu pour trois joueurs, ni plus ni moins, qui force à créer des groupes différents à chaque scène, à dialoguer et à jouer cette perte de souvenirs.

Et puis, des tables aléatoires pour créer des personnages et des lieux à visiter, de la narration partagée via des vignettes pour enrichir les lieux, pour décrire les civilisations stellaires.

J’ai lu la forge I de METEWAR (le nom de code de cette branche) et … je cherche encore les liens avec la forge II ^^. J’ai trouvé des jeux très différents, dans leurs thèmes comme dans les mécaniques, et je suis curieux de voir comment cela a germé. Ma forge finale aurait pu être très différente si j’avais lu la forge I. J’aurais sans doute dû choisir une des deux comme axe d’approche, mais je ne vois pas comment j’aurais pu m’inspirer des deux. C’est là toute l’étrangeté de ce défi.

La suite à donner

Le défi n’est pas terminé avec le rendu de cette troisième forge. Il reste encore à recevoir une sélection de jeux, à les lire, à les commenter, à les juger. Pour déterminer un heureux vainqueur.

On est déjà pas loin d’une trentaine à avoir terminé un jeu. Perfectible, défaillant, mal équilibré. Sans doute. Mais on a mis un premier point final. Et c’est une sensation sacrément agréable.

Retourner dans ce défi m’a donné envie de redécouvrir ce que j’avais produit la fois précédente, et il se pourrait que je remanie un peu tout ça pour lui donner une director’s cut. De même, j’aime beaucoup la proposition finale des Exilés de Pso, et j’ai envie de passer un peu de temps dessus pour le peaufiner.

Peut-être aussi que mes forges I et II pourraient être poussées un peu, les directions qu’elles ont prises ne me satisfaisant pas trop. Elles pourraient vivre leur vie indépendante d’ici quelques temps, non ?

Je ne pense pas pouvoir me lancer tous les ans dans ce défi, chronophage à une période pas des plus faciles (Utopiales, vacances des enfants…). Mais je vous invite à vous y intéresser, à regarder ce qui a été fait cette année et les précédentes, et pourquoi pas à prendre une forge I ou II qui vous plaît et à l’enrichir : elles sont sous licence libre et permettent cela !

Un gros merci aux organisateurs !

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