Bulles estivales
Bulles estivales ? Et oui, à l'instar des billets précédents, j'avais prévu un billet autour des comics que j'ai lu cet été, et puis il a été oublié, et je vais donc le ressortir maintenant. L'automne a commencé, mais ces lectures pourront vous accompagner alors que les journées diminuent.
Gotham Central
J'ai profité de l'arrivée de cette série de Ed Brubaker et Greg Rucka (au scénario) et Michael Lark (au dessin) dans la collection Urban Nomad pour la découvrir. Découvrir Gotham non pas en suivant les aventures de Batman ou d'un des masqués de la ville, mais en suivant une brigade spéciale de la police de Gotham.
Batman et les super-vilains sont présents en fond, parce qu'ils influencent Gotham de leur présence. Parce que les enquêtes pointent parfois vers eux. Mais j'ai eu l'impression de plonger dans une série procédurale de flics, à la The Wire, NYPD Blue et Law & Order. On découvre ces personnages de flics cabossés, à la limite de la rupture, humains, qui essaient de se dépatouiller dans une ville qui ne leur veut pas du bien.
Les enquêtes sont agréables à suivre, et chaque arc met en avant un nouvel enquêteur, ou un nouveau duo. Les histoires se recroisent, les personnages évoluent, et on commence à devenir familier du commissariat.
Je conseille vivement pour ceux qui aiment le polar.
Sheriff of Babylon
On reste dans le polar avec Sheriff of Babylon, de Tom King (scénario) et Mitch Gerads (dessin), qui nous envoie en Irak après la seconde invasion américaine, alors que le pays essaie de se relever, que les américains essaient d'installer un semblant de gouvernement, mais que tout cela ne tient que sur un fil, et que tout le monde le sait.
Si j'avais lu ce comics avec d'écrire Green Zone, de nombreux clins d'œil y auraient fait référence. J'ai replongé dans cette ambiance, et ce comics fait un très bon compagnon à Generation Kill, à Bagdad La Grande Evasion.
Un meurtre a eu lieu à Bagdad. Un homme qui apprenait à devenir un agent des forces de l'ordre. Et son instructeur, un policier américain, décide d'en savoir plus. Il va se retrouver associé avec un Irakien, ancien policier aussi, dont le passé va se révéler explosif. Ils seront rejoint par une femme qui essaie de tirer vers elles les fils actuellement en train de se tisser en Irak, de jouer d'influence pour se venger de ce qui est arrivé à sa famille. Services secrets, espionnage, terrorisme, violence pure et simple et pays pas encore remis sont au programme.
C'est touffu, dur, violent, et ça ne donne pas forcément foi dans la nature humaine. Mais c'est sans doute une histoire très proche de la vérité. Si vous êtes prêts à vivre cette descente, c'est une excellente histoire.
Absolute Batman - Absolute Superman
On repart de zéro chez DC ! On fait table rase du passé, on garde juste certains éléments iconiques des personnages, et on laisse des créateurs réinventer les personnages phares de l'univers !
Dans Absolute Superman, exit Clark Kent from Kansas (quoique ?), et bienvenue à un jeune homme en colère, qui se bat à travers le monde pour les opprimés et contre Lazarus, une société multinationale aux pouvoirs très étendus. Écrit par Jason Aaron et dessiné par Rafa Sandoval, cette réinvention de Superman a complètement marché avec moi. On retrouve, petit à petit, un casting de têtes connues (Loïs Lane, Peacemaker, Jimmy Olsen...) mais réinventés, avec une autre approche. Superman est en colère, imprévisible, mais il reste celui qui protège. Les passages sur Krypton, en flashback, le montre grandir et apprendre dans son monde d'origine, et non pas sur Terre, ce qui change pas mal la donne. Un excellent premier tome, qui donne envie de découvrir la suite.
Dans Absolute Batman, on change aussi la donne avec un Batman issu des classes populaires et non plus de la bourgeoisie. Son cercle restreint est également revu, et promet sûrement quelques surprises. Et puis il y a ses méthodes : violentes, agressives, tape-à-l'oeil. Scott Snyder au scénario réinvente certes Batman, mais j'ai été moins dépaysé qu'avec Superman. Peut-être que j'ai lu plus de Batman, et que les réécritures de celui-ci (dans White Knight, récemment) me marquent-elles moins ? J'attendais plus de changements. Et j'avoue que l'ultra-violence (très bien dessinée par Nick Dragotta) m'attire moins que le côté détective de Batman. On verra pour le tome 2...
Les Maisons Impies
Je retrouve Ed Brubaker accompagné de son dessinateur presque attitré Sean Phillips. Un polar, sans intervention d'encapés ou autres super-vilains. Une histoire de fuite, de cultes sataniques, de conspirations. On y suit une femme qui a vécu cette folie autour des cultes sataniques de première main, lors de son enfance. Et aujourd'hui, elle va s'y retrouver à nouveau mêlée, alors que son passé ressurgit. Qui est digne de confiance, que s'est-il vraiment passé ?
L'alternance passé / présent est bien gérée, et le polar se déguste avec ses révélations, ses twists et ses scènes parfois horribles. Une lecture détente (malgré le sujet), mais pas exceptionnelle.
Young Avengers
De passage à la médiathèque, j'ai trouvé ce volume bien épais quand même sur le début des Young Avengers, de Allan Heinberg et Jim Cheung. Une équipe que j'avais croisé lors de ma boulimie Marvel (du temps de Civil War/Secret Invasion), mais jamais vraiment pris la peine de découvrir.
On retrouve donc une équipe d'adolescents/jeunes adultes qui décident d'aider New York en s'inspirant des Avengers, à une époque où ceux-ci se sont séparés. Tiraillés entre identités secrètes, origines de leurs pouvoirs mais aussi rejet de la part de leurs aînés, ils vont essayer de se faire un nom.
Plusieurs arcs partagent ce volume, avec plus ou moins de réussite. Quand l'histoire s'intéresse vraiment à ces personnages, à qui ils sont, on est dans une histoire de très bonne qualité. Mais quand les grosses bastons débarquent, que tout cela essaie de se rattacher au meta-plot Marvel, ou qu'on part dans les histoires temporelles imbriquées dans d'autres histoires temporelles (oui, Kang, c'est à toi que je m'adresse), je perds le fil et l'intérêt.
Mi-figue mi-raisin, parce qu'il y a d'excellents numéros là-dedans. Mais in fine, Runaways est toujours un bon cran au-dessus.