Alors, ces Utopiales ?
Le weekend dernier, c'étaient donc les Utopiales de Nantes. 25e anniversaire, tout de même ! Et pour ma part, j'ai arrêté de compter mes participations.
Cette année, je découvrais les joies et le stress de la modération de table ronde, avec cette table ronde sur "Les jeux de rôle qui nous font du bien". Une discussion entre autrices de jeux indépendants (et care) et joueurs à l'ancienne, avec ce décalage intéressant à explorer entre pratiques, ressentis et expériences. L'exercice de modération (et de préparation) était vraiment intéressant, mais c'était parfois dur de se retenir d'intervenir (mes quatre comparses étaient là pour ça !).
J'espère qu'elle a été captée et sera rediffusée. En tout cas, si vous avez une photo, n'hésitez pas à partager !
J'ai également mené mon atelier autour de la narration partagée. Petit couac : le logiciel d'inscription n'avait pris que 6 places au lieu des 16 attendues. Et la demande était forte. Nous avons malgré tout pu mener l'atelier à 8 personnes, et les discussions autour de ces techniques étaient très stimulantes. Merci aux participants et participantes !
Je vais voir comment je peux partager certains éléments de cet atelier en ligne. La partie discussion étant (à mes yeux) la phase la plus importante (et la plus difficile à partager), je ne sais pas si juste diffuser les documents aurait un intérêt. À creuser !
Au stand du JDR

J'ai passé un peu de temps au stand des auteurs et autrices de JDR. L'objectif étant de mettre en avant Those Little Towns, mais je crois bien que tous ceux qui ont craqué avaient craqué en amont ^^. Merci au passage à Damien de Sortilèges et à Nimaël pour tout le boulot en amont !
Merci à mes voisins et voisines de 27C d'avoir partagé leur espace (on était vraiment serrés), aux discussions toujours intéressantes avec Tolkraft, Xavier, Sylvain (infatigables ces deux-là), à Morgane et à l'équipe d'Axolotl que j'ai pas arrêté d'embêter avec mes allées et venues et à tous les autres.
J'ai malgré tout une expérience en demi-teinte sur ce stand. L'espace est vraiment réduit, et comme c'est plus un empilement de créateurs qu'un véritable regroupement, chacun gérant son coin et n'envoyant que rarement vers les autres, y a un côté légèrement foire aux bovins qui me plaît moyennement. Il y a peu de mélanges. Par rapport au Rayon Alternatif, ça détonne.
L'autre point négatif étant la mise en avant de jeux en mode full IA. J'avais pris soin d'éviter de me mettre sur les mêmes créneaux que l'auteur venu présenter ces produits, mais malgré son absence, ils restaient mis en avant. Une discussion a eu lieu à ce sujet, et on verra ce qu'il en ressort pour une future édition (mais ça allait dans le bon sens). Et puis, les Utopiales proposaient aussi une animation de photo "retouchée par IA", ce qui a j'espère fait réagir les artistes présents.
Je n'ai pas fait jouer cette année. Trop fatigué, pris par mes autres activités, et mon envie de profiter un peu du festival également.
Profiter du festival
Ce que j'aime aux Utopiales, c'est aussi de prendre le temps de savourer les expositions. Je connaissais déjà le travail de Stéphanie Hans (Die), et c'était un plaisir de le découvrir en grand format.
Mais j'ai surtout été hypnotisé par les peintures de Jorg de Vos. Des peintures aux sujets torturés, violents, et surtout cette granularité, ce relief de l'œuvre. Voir comment la peinture, pas juste par sa couleur mais aussi par sa texture, son épaisseur, donnent vie à la toile, je trouve ça magique.



Les dessins de Pim Bos n'étaient pas en reste, et celle-ci en particulier m'a marqué :

J'ai également pu suivre deux conférences (et j'en ai raté par fautes de temps, de place). Celle sur le JDR et le Game Design Queer, où j'ai appris des choses, j'ai pu faire le lien entre des éléments que je voyais mais n'associait pas. Et puis une autre sur les Lieux Incompréhensibles, qui m'a donné envie de redécouvrir Jeff Vandermeer, et a été vraiment éclairante sur le comment et le pourquoi on veut et peut explorer ces lieux.
J'avais prévu d'en voir plus, mais je n'aurai vu qu'un seul film cette année : The Black Hole. Un film finlandais-estonien, qui emprunte à la fois à Ken Loach et à La Soupe aux Choux. Trois histoires qui se mélangent (trop) peu, la vie difficile en Estonie, des Extra-Terrestres particuliers, un Autrichien en short et ce qui ne pouvait être qu'une Succube. Un poil long, mais captivant, drôle, touchant.
J'ai bien sûr flâner dans la librairie gigantesque, prenant en photo pleins d'envie, et réussissant à ne pas trop craquer :

J'ai également pris le temps d'aller remercier Premee Mohamed pour le voyage en forêt, et la féliciter pour le prix Julia Verlanger. J'attaque cette semaine La Migration Annuelle des Nuages.

J'ai également pu découvrir un duo d'artistes au style époustouflant et sacrément évocateur : Arsenic et Boule-de-Gomme. J'en ai profité pour leur prendre deux albums et un cadre en photosynthèse (non, c'est pas ça, j'ai zappé le terme technique, mais c'est pas juste une impression). Merci à eux deux d'avoir pris le temps de discuter, de dédicacer, et j'ai hâte de me plonger dans leur univers (et j'ai raté leur boutique/galerie à Carnac cet été !).

Un Bilan ?
Alors que je n'ai pas mené une seule partie, j'ai fini sur les rotules. 4 jours intenses, passionnant, déroutant. Merci à Milouch', Marc, Jean-Marc, Jérôme, Benoît, Nimaël pour les discussions passionnantes et toujours intéressantes. Celles qui nous font rater une séance ou une conf' ^^. Merci à Ludinantes pour tout le boulot fait pour gérer cette foule de joueurs et joueuses, et pour nous offrir, à nous créateurs et créatrices, cet espace (que ce soit pour faire jouer, pour présenter nos travaux, pour les ateliers, pour les conférences).
Pour l'an prochain, on verra comment se dérouleront les Utopiales. Entre une Cité des Congrès en travaux (d'après ce que j'ai compris), une Région avare et anti-culture, qui sait ce que seront les 26e Utopiales ? Il y aura aussi, pour ma part, une réflexion éthique à mener. Entre la percée des IA génératives face aux artistes, la mise en avant de personnages tels qu'Etienne Klein, il est possible que des choix soient nécessaires.
Et vous, vous y étiez ?